jeudi 30 décembre 2010

Une Marguerite ne s'effeuille pas

Un mot sur Moderato cantabile de Marguerite Duras.
Un livre lu il y a de nombreuses années, et l’envie d’y revenir, d’écouter à nouveau cette musique douce d’une histoire violente, passionnelle… Une histoire dont on sait peu, et qu’on imagine et reconstruit en même temps que les personnages  l’évoquent, la vivent et s’y projettent…
Comment dire l’enchantement paradoxal de l’écriture de Duras : ça paraît simple et ça ne l’est pas ! C’est surtout très blanc, très pur… et ça me touche ! Comme si les mots ménageaient en eux un espace qui recueille mon émotion, plutôt que de dire de manière univoque, frontale et de forcer le sens.
L’écriture de Duras est pleine de silence, mais d’une précision extrême : pas de flou, seulement nous faire ressentir notre nudité, notre fragilité, à cet instant ou tout pourrait basculer, ou tout bascule…notre peu de poids aussi dans le cours des choses.
L’histoire d’Anne comme archétype de notre histoire : elle se place d’emblée sous le signe de la répétition, modérée, et chantante…

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